Ce que van Ranst dit est tout simplement choquant

Le 24 avril 2009 c'est le moment où l'OMS a dit qu'il y aura une pandémie et c'est le moment où les choses ont commencé. Et alors vous n'avez qu'une seule opportunité de faire les choses correctement. Le premier jour est très important. Le premier jour, vous commencez votre communication avec la presse, avec la population, et donc il faut le faire correctement,cela signifie que vous devez communiquer avec une seule voix et un seul message.

En Belgique, ils ont désigné une personne qui n'est pas affiliée à un parti politique pour faire cela. Je n'ai aucune affiliation politique. Ce qui a rendu les choses, du moins à l'époque, un peu plus faciles, car vous n'êtes pas attaqués politiquement, majorité, minorité, cela n'entre pas en jeu. Et c'était un énorme avantage. Et le second avantage est que vous pouvez jouer le gars complètement naïf à Bruxelles. Et ainsi achever beaucoup plus que ce que vous auriez pu autrement achever.

Vous devez être omniprésent ce premier jour ou les premiers jours pour attirer l'attention des médias. Vous faites un accord avec eux : vous leur dites tout et quand ils vous appellent, vous répondez au téléphone. Quand vous faites ça, vous pouvez profiter de ces premiers jours pour avoir une couverture complète du terrain et ils n'iront pas à la recherche de voix alternatives. Si vous faites ça, cela facilitera les choses.

Ensuite vous pouvez transmettre le message, et vous pouvez le faire si vous le faites ainsi : que notre pays est prêt pour la gestion de la pandémie mais c'est bien sûr une surestimation grossière, bien évidemment (rires). Mais il est crucial de la faire pour rentrer dans une pandémie. .....Ces premières semaines, c'est une voie facile. Il n'y a pas d'oppositions et tout le monde a besoin d'informations et ils viennent vers vous pour avoir ces informations. Vous pouvez donner pas mal d'informations neutres et les gens les réceptionnent telles quelles. L'info est retranscrite comme vous l'apportez et cela est seulement possible dans les deux premières semaines ou le premier mois.

...

Il n'y avait pas encore assez de monde sur Facebook et Twitter à ce moment pour avoir un impact. Si vous faites cela aujourd'hui, ce serait un canal privilégié pour communiquer néanmoins, ça fonctionne dans les deux sens. Les "fakenews" pourront être transmises plus facilement à travers Facebook et Twitter qu'il y a 10 ans.

...

Et ensuite vous devez dire "ok, nous aurons des morts H1N1 " et bien sûr cela est inévitable. J’ai utilisé une citation de Sir Donaltson où il dit : " En Grande-Bretagne au pic de l'épidémie 40 personnes mourront par jour à la fin de l'été ". A ce moment là 62 millions de personnes en Grande-Bretagne, 40 morts par jour. J'ai converti ça pour Belgique, ce qui donne 7 morts par jour au pic de l'épidémie.

J'ai utilisé ça dans les médias. " Sept morts belges de la grippe par jour au pic de l’épidémie serait réaliste ". C’est vrai pour chaque année. Même en période pré-pandémique, (rires) c'est très classique. Oui, c’est une estimation très prudente. Mais parler de décès est très important parce que les gens commencent à se dire " Waouh ! Vous voulez dire que les gens meurent à cause de la grippe ?! " C’était une étape nécessaire ".

Et bien sûr, quelques jours plus tard, vous avez le premier décès H1N1 dans le pays. Le terrain était déjà préparé, on en avait déjà parlé. ...Notre mantra était depuis le premier jour : " A ce moment-là c'est comparable plus au moins à la grippe saisonnière en termes de résultats ". Mais nous devons nous préparer pour un scénario catastrophe comme en 1918.

...

Après vous devez choisir qui sera vacciné en premier. Et donc, les femmes et les enfants en premier, peu importe, les groupes à risque, ils étaient importants. Et j'ai même profité du fait que, de manière inappropriée et contre toute attente, les joueurs des meilleurs clubs de foot belges, soient placés en tête des priorités des personnes à être vaccinées. Donc je me suis dit " je peux utiliser celà ! " Parce que si la population croit réellement que ce vaccin est tant convoité au point que les joueurs de foot fassent preuve de déshonneur afin de recevoir leur vaccin, je peux jouer avec cela et j'en ai fait toute une affaire ! "  Regardez les titres dans les journaux : " Van Ranst est furieux ! " Mais cela a marché. (Rires).

Et cette campagne de vaccination par les médecins généralistes s'est très bien déroulée. En quelques semaines tout le monde a pu être vacciné. Et cela représente une partie assez significative de la population.

...

Et il y a des gens qui disent  " ok, le vaccin n'est pas sûr ". Vous avez des informations mensongères sur la grippe porcine, " le vaccin peut vous tuer ", " dites non aux vaccins " ainsi débute cette atmosphère. Et après la crise tout le monde devient intelligent (rires). Vous devez accepter cela dès le départ.